samedi 19 avril 2014

La GEU ou le bébé sans GPS . Partie I

J'ai décidé quand même d'en parler parce que c'est important et c'est personnellement ce qui m'a le plus marqué. Les grossesses extra utérine.
Bizarrement après ma première fausse couche, j'ai toujours eu peur de la GEU. A force de balade sur les forums je connaissais quasi par cœur les symptômes sans même jamais en avoir eu. Elle me faisait peur car je la savais dangereuse. Surtout moi qui ne me suis jamais fait opéré, jamais une cheville ou un bras cassé pendant mon enfance alors m'imaginer rien qu'une nuit à l'hôpital était insupportable.

La première arriva après ma troisième fausse couche. Alors que nous étions de nouveau en essai, en plein milieu de mon cycle normal je me suis mise à avoir des règles et des douleurs au seins. Pas inquiète pour deux sous je me disais que mon corps était un peu détraqué avec ce qu'il avait vécu et que je ne pouvais pas non plus espérer être régler comme une horloge hors pilule. Mais un peu douteuse j'en parlais quand même à ma copine Madame Cheveulogue (je vous en reparlerai plus tard d'elle), qui me conseil de faire un test de grossesse "pour voir", chose que je fit sans grande conviction qui s'avèrera immédiatement positif. Oula. Pas bon. Par expérience je sais que grossesse + sang = problèmes. Je décidait donc sagement de venir aux urgences, me suis dit qu'après 3 fausses couches j'avais quand même le droit de déterminer ça comme une urgence et de toutes façons Gygy Koukou (je vous en reparlerai également ) m'avais bien dit de venir en cas de récidive. Me voilà donc à 20h aux urgences, je rencontre donc la Gynecologue des urgences que j'ai déjà rencontré Gygy Frange en pont (bon celle la je peux vous en parler maintenant : c'est une malade mentale psychopathe que j'avais rencontré lors de la 2ème fausse couche) je lui explique le pourquoi du comment de ma visite et elle me regarde avec ses yeux de chouettes en clignant comme une cinglé. Elle prend sa réglette à deux balles valable que pour les femmes aux cycles de 28 jours pile poile et me dit : "c'est pas possible que vous soyez enceinte vu les calculs". OK. J'insiste, lui parle test de grossesse, nichons insupportables, antécédents et tout et elle me dit : "ok on va faire une prise de sang en urgence + une écho mais moi j'y crois pas trop" (on t'a pas demandé d'y croire pétasse). L'infirmière viens, pique et on attend...... Ce qui m'a paru mille ans plus tard reviens le résultat : 1500uc !!! Alors ?!?! Alors écho. La voilà qui me trifouille de l'intérieur avec sa sonde de dix mètre de Long et ne vois rien. Rien du tout. Alors je lui demande : fausse couche ? Elle me dit "probablement" mais pas plus. Ah si elle ajoute que pour elle ma venue n'était pas une urgence et qu'il  ne faut pas déranger les locaux pour rien. Rrrrrrr . Je lui parle de la grossesse extra, elle me dit "mais noonnnnnn faut pas dramatiser, revenez dans deux jours votre gynecologue sera la il vous fera une écho et verra certainement plus clair d'ici la. OK. Donc je doit rentrer chez moi avec le doute, sans savoir ce qu'il se passe. Grossesse normal mais trop précoce ? Fausse couche ? Grossesse extra utérine ? Je trouve bizarre que avec un tel taux elle ne vois rien mais bon ensuite je culpabilise d'être apparemment venue piquer la place à plus urgent que moi, donc je rentre. Et attend deux jours. Deux jours un peu horrible quand même. Sauf que dans la dernière nuit, je me sens réveillé par d'horribles douleurs au ventre, comme de gros coups de poignard. Je ne sais plus quoi faire ni comment me mettre, j'avale deux spasfons d'un coup mais aucun effet, je passe a l'anti douleur codéine mais rien ne passe, je n'ose pas revenir aux urgences, je sais que c'est toujours elle qui consulte. Je ne réveille pas Monsieur Patient qui dort trop bien, je ne vais pas encore l'inquiéter pour rien. Je test une bouillotte pour apaiser les douleurs que je sens comme de fortes contractions ou de fortes coliques mais rien n'y fait, je trouverai finalement un peu de soulagement en m'allongeant a même le carrelage de la cuisine, à plat ventre.
Le lendemain matin la douleur est toujours la, je n'arrive carrément plus à marcher, je suis plier en deux. Mais je sais qu'il faut attendre 18h et puis de toutes façons, aujourd'hui nous avions prévu d'aller chercher le Sapin de Noël et j'y tiens. Je veux le décorer. Se passe donc la journée, très lentement..... Je me dis que je n'ai jamais vécu pareille fausse couche. J'ai l'impression d'avoir un peu toucher le fond la.
Puis viens 18h.
Reçu par Gygy Koukou, consultation, écho en urgence, constatation d'hémorragie interne, fissure de la trompe droite par grossesse extra utérine de 3cm, bloc.

A un moment donné je me suis dit que en fait tout à l'heure je n'avais pas vraiment toucher le fond.

Alors en fait cet enchaînement c'est fait très rapidement, je me sentais complètement vidé à mon réveil j'avais la folle impression d'être passé dans la machine à laver. Mon médecin me rassura immédiatement en me disant qu'ils avaient laissé la trompe.
La morphine me fit un bien fou (bon jusqu'à ce qu'elle me fasse vomir) et je me souviens m'être même dit que ce qui m'arrivait c'était pas grave en fait (ok, j'étais défoncé). La nuit fut un peu compliqué, surtout avec l'épisode du bassin pour faire pipi que j'ai réussi à renverser dans mon lit aux alentours de 3h du matin, bien sur impossible d'attraper le bip des infirmières j'ai donc du attendre, en l'état pendant bien 1h. Bon j'avoue c'est a partir de ce moment la que j'ai commencé à pleurer quand même. ( ce qui est drôle c'est que cette anecdote je m'en suis servis deux ans après pour faire un poisson d'avril. Bref.
J'ai ensuite découvert les joies du gaz envoyé par la cœlioscopie, les petits trous dans mon nombril et de part et d'autre de mon pubis et puis surtout la chute brutale des hormones. Aie aie aie.
Je m'étais juré qu'il ne fallait jamais que ça se reproduise.  Ça m'a quand même bien traumatisé cet affaire.
Le médecin était plutôt confiant, ne faisait pas l'amalgame avec les fausses couches et appelais plutôt ça  "une erreur de parcours", il m'a juste dit : "c'est la faute a pas de chance". J'ai quand même mis beaucoup de temps à m'en remettre, il m'a bizarrement fallu 9 mois pour envisager une nouvelle grossesse, enfin, un nouvel essai.

Les fausses couches j'en fait mon affaire mais les grossesses extra ça fait peur quand même.

Nan mais sans déconner, j'aurais tout fait.



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