samedi 19 avril 2014

La GEU ou le bébé sans GPS Partie II

Après ma quatrième fausse couche ça commençais sérieusement à me chauffer derrière les étiquettes, alors avec Monsieur Patient nous avions décidé de passer à l'étape supérieur et d'envisager la Fiv. Mais Gygy Koukou voulait tenter une dernière fois naturellement avec une armada de médocs soit disant miracle donner dés le début (le trio classique : aspégic nourrisson, erytrocine et utrogestran). Ok c'est lui le pro. Donc on retente. Assez rapidement je retombe enceinte, me rejouïe tout doucement de cette nouvelle (Ben oui après un tel parcours on hésite à être heureux tout de suite). Commence donc mon armada de choc et commence le bal des dosages hcg également. Mes bras ne ressemblent déjà pu à rien à cause de toutes ces prises de sang tous les 48h, le taux augmentent bien, pas de mauvais symptômes de m.... (Genre saignement, douleur) et même de forts symptômes sympathiques de grossesses, je me sens hyper nauséeuse et fatigué. Monsieur Patient et Gygy Koukou sont confiants et ont l'air heureux. Moi je le sens pas.
Je peux pas vous expliquer pourquoi, c'est vrai que je n'ai aucun mauvais symptôme mais je sens que ça ne tourne pas rond. Je suis tout sauf zen et n'arrive pas a me détendre.
Aux alentours de 6SA, en pleine nuit je secoue Monsieur Patient.
-"Mmmm ?
- Demain dés 6h je refais une prise de sang, je le sens pas, c'est une grossesse extra utérine.
- Mais t'es folle, pourquoi tu dors pas ? Tout se passe bien, pourquoi tu flippes comme ça ?
- Bah parce que je le sens pas.
- Ok, alors déjà t'arrête tout tes forums à deux balles, tu te reposes et demain va faire ta prise de sang si ça te rassure, mais promet moi que si le résultat est bon après tu calme ton psychotage. "
- Ok"

Bon j'ai pas dormi de la nuit. Et du coup, je me suis endormi au petit matin et à 6h j'étais encore avec Morphée. Je me suis réveillé en sursaut à 8h pour aller bosser. En plus, réunion toute la journée. Je ne sais pas comment je vais tenir.
La journée se déroule et ça ne va pas. J'ai des sueurs, ça tiraille fort au ventre, des bouffées de chaleur je me sens mal. En même temps on dirait juste une femme enceinte quoi. Mais je ne peux pas m'empêcher de faire des allers-retours aux WC vérifier si tout va bien côté culotte.
Je suis complètement déphasé pendant la réunion et loupe une phrase sur deux. La réunion s'éternise et je n'en peux plus, je sens comme un gros mauvais pressentiment. Je peux pas expliquer pourquoi.
Je trouve un prétexte aux alentours de 18h30 pour m'éclipser voyant que la réunion s'éternise encore et encore.
En arrivant à la maison je file aux toilettes et constate des pertes de sang. Ok. On va aux urgences.

Je suis accueillie par Gygy Hakunamatata, un gynécologue des urgences, un médecin qui mérite bien son nom. Il M'écoute, regarde les prises de sang et réalise une écho.
C'est une grossesse extra utérine.
Et merde.

Dans ma tête c'est déjà l'ébullition je ne veux surtout pas revivre la même aventure que la fois précédente. J'ai l'impression que mon corps et mon esprit sont détachés, je n'écoute plus le médecin, je pleure.  Il me dit que la GEU est pris suffisamment tôt pour envisager une élimination par injection. Il me parle Méthotréxate, nuit aux urgences au cas ou et constatation de la bonne descente du taux pour vérifier que tout s'évacue dans les semaines à venir. Ça peut prendre 4 semaines.
 4 s-e-m-a-i-n-e-s.
  Je crois que ma vie c'est d'attendre en fait.
Alors j'écoute, passe la nuit aux urgences à avoir peur que la trompe éclate, attend sagement mon injection, qui aura lieu le lendemain midi, puis je doit rentrer chez moi et aller travailler normalement. Sans blague. Je perd du sang comme je n'en ai jamais perdu j'ai l'impression de complètement me vider.
Puis se passe une semaine.....le taux descend très bien mais j'ai l'impression de vivre avec une espèce d'épée de Damoclès au dessus de la tête à cause de cette fichue trompe qui menace d'éclater.
 Oui parce que au passage, c'est nouvelle GEU est à gauche ce n'est donc pas la même que la dernière fois.
Puis en venant chercher un nouveau résultat de prise de sang quelques jours plus tard je manque de m'évanouir en ouvrant l'enveloppe : le taux à ré-augmenté.
OMG
Je cours demander un gynécologue pour avis, on me dis d'attendre, toujours attendre...... Puis je fais un malaise dans la salle d'attente, je me suis même pas sentis partir dit donc.
Bon du coup ça a un peu accélérer ma prise en charge. Nouvelle écho : trompe entrain d'éclater, hémorragie interne, bloc. Tchek.

Repeat.

C'est un cauchemar. Je vis un vrai cauchemar.
En plus rien ne se passe simplement, entre le moment ou le couperet tombe,(à 14h) une femme enceinte de jumeaux arrive en urgence pour une césarienne du coup tous les médecins partent aux bloc (et oui c'est un hôpital de campagne hein) et je me retrouve seule. Je panique, je vais mourir. J'ai peur de mourir.  Finalement on me transfert à un autre hôpital, je vois dix mille médecin, rempli dix mille papiers, Monsieur Patient est à bout et me fait de la peine je le vois angoissé pour moi et plein de fatigue dans son visage. Moi je vois surtout le temps qui passe, l'horloge qui tourne et toujours pas au bloc et PUTAIN DE BORDEL DE MERDE ILS ATTENDENT QUE JE CRÈVE OU QUOI !!!!!!!
Je me ferai finalement opéré à 23h30. Oui oui vous avez bien lu. J'ai attendu de 14h à 23h30 avec une trompe fissuré et 1 litre de sang dans le ventre.
A mon réveil j'ai à nouveau le soulagement d'apprendre que ma trompe à été sauvé mais que effectivement j'ai désormais deux trompes abîmés. VDM.

Je retrouve les joies habituelles de la cœlioscopie et de l'évolution post opératoire. Mais on viens
m'informer que je dois encore contrôler le taux jusqu'à négativation car il se peut que des cellules se baladent toujours, QUOI ?!?! C'est pas encore fini. J'en peux plus.
A mon retour au bercail la je suis une vraie loque. Je pleure tout le temps et n'arrête pas d'avoir des vertiges, j'angoisse que tout ne soit pas fini et la peur de mourir me reprend. Je n'ose même pas dormir par peur de ne pas me sentir "partir" dans mon sommeil.
Je fais la maison Nikel et fais tout mon linge "au cas ou je ne serai plus la" pour pas que Monsieur Patient se retrouve à tout gérer. Quelle angoisse. Je n'ai jamais été comme ça. Je n'ose même pas remettre mon vernis au pied ni même mes bijoux pour être prête au cas ou je dois repasser au bloc en urgence.
J'enchaîne mes prises de sang et devrait attendre 7 jours pour que le taux soit négatif.

Ça fait plus d'un mois que je saigne et ça se calme à peine grâce à la reprise de la pilule.

Je ne sais même plus à ce moment la si je veux encore un bébé.


J'ai eu peur de mourir.

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